- Localisation: Liège
- Types de travaux: Rénovation et extension
- Type de batiment: Mixte : profession libérale et résidentiel
- Année de construction: Début du 20e siècle
- Année de rénovation: 2009-2011
- Durée des travaux: 2
- Surface de plancher chauffé: 100m2 par appartement ( après rénovation et extension)
- Coût de rénovation: 500 000 €
- Coût/m2: 1300
- Nombre d'unités de logement: 3 (R+1,R+2,R+3)
- Nombre de copropriétaires: 1 propriétaire unique : ERIGES
- Autres fonctions: Non communiquées
Description
Il s'agit d'un petit immeuble mixte collectif, un bâtiment en briques en R+3, de coin (2 façades extérieures). Les façades à rue sont orientées Nord et Ouest. Le bâtiment contient un rez-de-chaussée commercial et trois logements répartis sur les 3 niveaux supérieurs.
Avant travaux, l'appartement du R+1 avait une surface de plancher chauffée de 95 m²; 78 m² pour le R+2, et 59 m² pour le R+3 (sous combles). Grâce à l'extension, les 3 appartements ont tous, après travaux, une surface de plancher chauffée de 100m².
Avant travaux, l'appartement au sommet du bâtiment (sous combles) était insalubre dû à :
- un manque de hauteur sous plafond
- un manque d'espace
- un manque de lumière
- l'infiltration d'eau par les ouvertures en toiture
- une odeur (moisissures) provenant certainement d'un manque de ventilation
Les appartements ne respectant plus les conditions de salubrité, la Régie Communale Autonome de Seraing ERIGES rca a acheté le bâtiment, dans l'objectif de le rénover en profondeur. Les appartements étant vacants, la rénovation a pu être conduite en profondeur, et inclure l'isolation thermique de la quasi-totalité des surfaces de déperdition (les planchers sur sol ou sur cave n'ont pas été isolés - principalement parce que le rez-de-chaussée commercial devait continuer à être utilisé pendant les travaux), le remplacement des systèmes, mais aussi la rehausse du dernier étage, et la création d'une seconde chambre, pour chaque appartement, dans une annexe située dans une "dent creuse" adjacente (voir façades).
Insalubrité avant - après travaux : 25% - 0%
Aides et subsides
Partenaires industriels : travaux destinés à développer de nouvelles solutions industrielles (notamment la composition de la toiture).
Option financement
- Fonds régional de soutien aux Grandes Villes de Wallonie dont Seraing fait partie (achat)
- Projet de recherche Reno2020 financé par la RW (études préalables et suivi de chantier)
- Incitants financiers à la rénovation et appel à projet "Bâtiments Durables".
Acteur
Maitre de l'ouvrage (propriétaire unique) :
Régie Communale Autonome de Seraing ERIGES rca
40/41 Rue Cockerill SERAING
info@eriges.be +32(0)4 236 03 50
Architecte :
ba[pc], bureau d'architecture
Patrick COLOT et Xavier MEERTENS
meertens.xavier@skynet.be +32(0) 4 355 35 33
Relations humaines
La régie Communale Autonome de Seraing ERIGES rca a pris la main sur les travaux en tant que propriétaire unique, pendant la durée des travaux. Les appartements ont ensuite été mis en location.
Travaux
Amélioration de l'enveloppe
- La rénovation globale du bâtiment a amené une isolation quasi complète des murs de façades
- un changement de tous les châssis, et une réfection complète du dernier étage
U moyen : Avant 2,2 W/m²K
Après 0,6 W/m²K
Murs
Les façades extérieures existantes, du côté des rues Ferrer et de la Glacière, sont composées de briques pleines de terre cuite (ép. 36-38 cm), et ont été isolées par l'intérieur à l'aide de 12,5 cm de laine minérale.
Contexte
Les prescriptions urbanistiques, la bonne condition des façades et l'approche esthétique des architectes sur cette rénovation ont abouti à la conservation de l'aspect extérieur du bâtiment. Une isolation des façades à rue par l'intérieur s'est donc révélée nécessaire, facilitée par la vacance des appartements pendant les travaux, et la situation de rénovation globale (les réseaux électriques et de distribution d'eau étant changés également).
En pratique :
Selon les plans et les spécifications des architectes :
- pose d'une structure intérieure en acier (Type Métal Stud ®), indépendamment du mur de briques (fixée au sol et au plafond)
- mise place d'un isolant (5 cm d'épaisseur), entre la structure métallique et le mur en briques pour réduire le "pont thermique" qui serait créé par un contact direct entre la structure métallique et le mur de briques existant.
- remplissage de la structure acier par de laine minérale (épaisseur 7,5 cm).
Ces épaisseurs d'isolant ont été choisies pour répondre aux exigences de la réglementation qui était en vigueur en 2010 (soit un Umax de 0,35 W/m²K pour un mur de façade). Il faudrait, de nos jours, renforcer ces épaisseurs (Umax 2019 = 0,24 W/m²K).
Source : ba(pc)
Valeur U avant 2,30 W/m²K
Valeur U après 0,275 W/m²K
Particularités
La composition a été étudiée dans un logiciel pour déterminer les déperditions thermiques de ce complexe, sachant que la structure métallique ne permet pas d'utiliser les méthodes de calcul traditionnelles (applicables par exemple sans problème aux structures en bois).
La proportion d'acier, dans la couche de 7,5 cm d'isolant, est de 0,1%, pour 99,9% de laine minérale caractérisée par une valeur λ de 0,035 W/mK.
La valeur λ équivalente de la couche complète est ainsi relevée à 0,045 W/mK. La valeur U du mur est donc réévaluée à 0,275 W/m²K.
Par sa plus faible proportion dans la composition du mur, la structure métallique permet ainsi de réduire l'épaisseur d'isolant à mettre en place.
Son système d'accroche (sol-plafond, sans jonction avec le mur) permet très clairement à la couche d'isolant située entre la brique et le métal de limiter le pont thermique tout en augmentant la résistance thermique globale du mur.
Logiciel TRISCO (Source EnergySud)
Fenêtres
Les rehausses des murs de façade ont permis d'intégrer des surfaces de vitrages supplémentaires permettant d'augmenter l'apport en lumière naturelle dans les pièces de vie.
Les surfaces de fenêtres ont été calculées, au minimum, pour satisfaire les critères de salubrité.
Les fenêtres étaient de diverses compositions, principalement des châssis en aluminium sans coupure thermique ou en bois, équipés de simples vitrages (Ug = 5,7 W/m²K).
Seul le RDC commercial était équipé de châssis en PVC, et de doubles vitrages.
Les châssis et fenêtres initiaux ont été remplacés par des châssis aluminium à coupure thermique équipés de double vitrage (Ug = 0,8 W/m²K).
Toiture
Contexte
Les toitures non isolées étaient composées d'une structure en bois entre deux couches de panneaux ou voliges en bois, et d'un revêtement extérieur bitumineux.
Avant travaux, l'appartement au sommet du bâtiment (sous combles) était insalubre dû à :
- un manque de hauteur sous plafond
- un manque d'espace
- un manque de lumière
- l'infiltration d'eau par les ouvertures en toiture
- une odeur (moisissures) provenant certainement d'un manque de ventilation
En pratique
La décision de rehausser la toiture s'est avérée obligatoire afin de résoudre le problème de hauteur sous plafond, d'espace et d'infiltration d'eau.
Après le démontage de la toiture, les travaux de rehausse se sont déroulés en plusieurs étapes :
- coulage d'une poutre de ceinture en béton armé sur le du bâtiment découvert, afin de renforcer la structure et assurer le maintien de la nouvelle structure.
- rehausse des murs de façade à l'aide de parois légères en structure bois, isolées de fibres de bois
- pose de trois poutres cintrées en acier à l'aide d'une grue
- placement des caissons porteurs en acier entre les poutres cintrées
- remplissage des caissons par de la laine minérale
- mise en place de ruptures thermiques (isolation rigide en polyéthylène à cellules fermées) sur les poutres cintrées
- pose de la couverture de toiture en tôles d'acier laqué du coté intérieur
- mise en œuvre d'une couche d'isolation sous les caissons porteurs (du côté extérieur)
- placement d'une membrane pare-vapeur du côté chaud de l'isolant
Sa présence est indispensable afin d'éviter toute migration de vapeur dans une toiture problématique (isolation non étanche au transfert de vapeur, caissons acier, couverture acier) - mise en œuvre d'une contre-structure croisée portante pour les plaques de finitions intérieures
- placement des plaques de finition
Source : ba(pc)
Valeur U avant 2,00 W/m²K
Valeur U après 0,17 W/m²K
Logiciel TRISCO (Source EnergySud)
AMELIORATION DES SYSTEMES
Chauffage et production eau chaude sanitaire
Ventilation
Les problèmes d'odeur, certainement liés à un manque de ventilation et donc à une prolifération de moisissures, ont été résolus en plaçant une ventilation mécanique contrôlée (VMC) avec récupération de chaleur.
Avant travaux : Aucun système de ventilation
Après travaux : système D (VMC) avec récupérateur de chaleur individuel par appartement
Seul le rez-de-chaussée n'a pas été équipé (occupé pendant les travaux).
Energies renouvelables
10 m² de panneaux solaires photovoltaïques ont été prévus sur la toiture, pour couvrir les besoins en électricité des communs.
Aspects durables
- Parking vélos situé au RDC dans la "dent creuse"
- Recharge vélos électriques au RDC
- Mise à disposition d'un vélo électrique par logement
- Sensibilisation des occupants aux produits locaux et de saison (livraison de paniers maraîchers) durant la première année d’occupation
- Sensibilisation des occupants, via formation, au tri des déchets, à la gestion des denrées périssables, à la fabrication de produits d’entretien, …
- Terrasses extérieures privatives orientées (ouest)
- Gestion sélective des déchets
- Façades végétales